YAHIA. Nue

 

 

" elle dort à mes cotés


Je l’observe rêver"

 



NUE

 

elle dort à mes cotés

Je l’observe rêver

 

Sous la fragile fontanelle

De ses paupières

Ses pupilles s’affolent

Petites gouttes d’huile

A la surface bouillonnante

De ses songes

 

Soudain

Ses flancs zébrés

S’impriment d’un bref soupir

Elle s’éveille

Dispersant le pollen de ses rêves

Au grand vent du jour

 

Elle s’étire

Essorant son corps

De liane élastique et splendide

Puis elle se lève

Mange chichement

Boit doucement

Se lave délicatement

S’habille suavement

 

Ce matin elle est joyeuse

Comme un vif ruisseau

De printemps

 

Avant de disparaître

Elle recouvre ses yeux

De poudre d’aile de papillon

Et fait s’envoler ses paupières

 

Sur ma bouche

Une braise soudainement crépite

En une faible implosion

Je feins d’ouvrir les yeux

Elle me dit qu’elle m’aime

Et m’embrasse à nouveau

 

Sa bouche me fait l’effet

D’un herpes sentimental

Et ses je t’aime retentissent en moi

Comme un attentat

Elle est partie…

Je reste là

Etendu

Les bras en croix

Crucifié par trop d’amours

Mystiques

 

Moi qui aurait voulu m’épuiser sur une énorme déesse de la fertilité !

 


 

Christophe YAHIA

est poète, philosophe et mauvais esprit. 

J'espère qu'aucun super-héros ne traine dans le coin !?