DERRIDA par Benoit Peeters


Ah ! La philo : les souvenirs de Terminale, les théories de Dédé au Balto, l’expérience des passions dans le prisme de la déraison pas toujours pure.

Qu’ils nous aient enthousiasmés ou traumatisés, la maîtrise des concepts philosophiques n’est pas nécessaire pour rentrer dans la passionnante biographie de Jacques Derrida par Benoit Peeters.

 

C’est un homme que l’on découvre à travers ses correspondances, ses prises de position, ses rencontres. Et il faut l’avouer, le personnage, exigeant dans son métier et ses amitiés, est attachant.

 

Un philosophe ça vit (à 200%), çà s’emporte (souvent), çà tombe amoureux (…). Ce n’est pas une statue de marbre à la barbe blanche. C’est un homme qui peut, tout à la fois, plonger dans les questions soulevées par l’actualité – le 11 septembre – et entretenir l’apparence d’un éternel charmeur.

A travers cette biographie, on pénètre toute une époque, une ambiance de haute agitation intellectuelle .Ce sont débats, colloques, batailles intellectuelles pointues par article interposés.

 

Comme on aimerait faire un voyage temporel pour vivre cette effervescence. Après la lecture de Derrida, qui ne se damnerait pas pour un demi strapontin dans un amphithéâtre du Collège de France ou de la Sorbonne.

 

Cette biographie est d’autant plus pertinente que chez Derrida, le désir de laisser des traces est une obsession. L’angoisse de la mort est omniprésente.

Après des pages passées en sa compagnie, la sienne tombe comme un couperet. Et, c’est la tête en ébullition et le cœur touché que l’on referme le livre.

 


Aurore AMOUROUX