"Comme si je coupais des scènes dans un court-métrage"



Qu'est-ce qui t'as guidé vers les oeuvres d'Evry ? tu les connaissais ? tu ne voulais aller que vers les lieux que tu connaissais ?

le peu de temps m'a aidé à me décider à ne pas aller plus loin... et surtout le fait que j'avais déjà un regard sur ces oeuvres (déjà du stock... donc envie de les voir autrement) - je ne savais pas qui avait fait ces sculptures, du coup, ça m'a donné une mini tranche de culture en plus - l'appropriation de l'environnement est différent quand on y incorpore l'histoire de l'endroit et qu'on tente alors d'y percevoir l'humanité qui peut s'en dégager.

Dans chaque triptyque tu penses trois photos ou bien tu en choisis une et puis tu cherches celle qui l'accompagnerait ?

Je me focalise davantage sur une histoire. Donc le triptyque, c'est plus un résumé final de mes dizaines de photos.

Cette histoire est davantage un scénario où le graphisme est l'acteur principal, acteur qui doit apparaître en évolution (mais sans disparité)

dans un ensemble de 3 images.

Mais le triptyque sur l'axe majeur de saint quentin semble pourtant assez pré-scénarisé non ?

C'est le seul triptyque ou une personne pose sur une photo à ma demande... le résultat n'est pas à la hauteur (photo du milieu). Les autres ne sont pas dans l'ordre de prise de vue, et les ambiances et atmosphères sont créés en fonction de l'histoire à projeter.

Je considère vraiment mes images comme une banque de sons que j'assemble par la suite et les effets en touche finale sont comme un rythme.



Tu n'organises donc ces montages qu'une fois revenu chez toi ?

 

Oui, comme si je coupais des scènes dans un court-métrage, comme un atelier "je suis ma ville" où la disposition des éléments génère à chaque rotation, déplacement, ajout, suppression, inversion, une réaction visuelle différente.

 

 

A de rares exceptions, la finalité n'est pas mûre au moment de l'acte photographique.

tu veux dire que le lien est avant tout graphique ?

Ayant composé à partir de matière inerte auparavant dans mes travaux, j'ai un abord graphique et un rapport à la matière.

 

Or, dans l'urbain, la matière est structurée pour de l'humain.

 

Voila qui me fait réfléchir (davantage maintenant) sur la place de l'homme dans l'architecture et pendant longtemps, l'humain est resté un parasite dans mes compositions.

 

Le principe des triptyques faisait intervenir les (vraies) personnes comme éléments de l'environnement.