PRINGUET. Rapports Animaux

Remy POMMERET. Gravure

 

Notre rapport à l'animal décrit évidemment un rapport social. Une histoire individuelle dans une histoire commune.

 

 

 

Un texte écrit pour PREFIGURATIONS



 

C'est à la fois une évidence et nécessite une explication.

 

 

 

Pour le premier point, il suffit de reprendre notre histoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La reconstruction va s'envisager sur un modèle socio-économique qui porte en lui ces premières transformations. L'animal disparaît de la ville, de la route. A la campagne, la disparition est plus progressive mais elle s'opère à la vitesse du remembrement, de l'accroissement territorial des exploitations, de leurs rendements.L'urgence de la reconstruction, c'est aussi une concentration urbaine autour d'une reprise industrielle soutenue, contre une désertification des campagnes masquée par son agriculture intensive. La ferme disparaît pour laisser place à l'entreprise agricole.

 

 

 

Le modèle est aussi celui de la consommation. Et si d'une certaine manière l'animal sort de la vie sociale, il y est réintroduit. Premièrement en consommation, c'est un objectif de santé, après la guerre,de pouvoir manger de la viande tous les jours. Deuxièmement, le développement des animaux de compagnie. Surtout en ville, on a suffisamment pour vivre, on aime, on se sent seul. La société économique facilite le mouvement en créant des produits, des Vétérinaires de ville. La société crée la S.P.A. en remplacement des services de fourrières. L'animal est rapidement un thème des émissions de télévision à succès.

 

 

Enfin parallèlement, les Hippies et les premiers écologistes ne seront pas hostiles à cet amour des animaux. Bien au contraire! On se rappelle des premiers au Larzac luttant pour rendre le plateau aux ovins et ne pas en faire un terrain de manœuvre militaire ou de Woodstock contre la guerre du Viêt Nam. On dit que la C.I.A. a crée les seconds de peur que les premiers ne deviennent communistes. Qu'importe, même si pendant longtemps, ils vont rester une minorité, il est à noter que leur défense des animaux se teinte d'une dimension politique contestataire au pouvoir.

 

 

C'est une prise de conscience du danger général que courre la planète par la pollution, le réchauffement climatique, d'espèces en voie de disparition. Les mouvements écologistes dénoncent les marées noires, le nucléaire, les massacres d'animaux par la chasse ou la pêche industrielle. Ils s'engagent pour réparer les "accidents", les prévenir. Pendant longtemps, ils apparaissent comme associations lors d’événements. Avec le temps, ils forment de tout petits partis politiques, ils promeuvent une économie verte, écologique, Et aujourd'hui, quand presque tous les partis ont un programme vert, on a des faits divers où  à la campagne, des gens se plaignent d'être réveillés par le coq du voisin.?.Il y a ces personnes, Vegan, qui ne veulent pas manger de viande comme les végétariens, mais pas seulement. Ils ont pour eux la médecine qui pense que nous en mangeons trop, en en mangeant une fois par jour désormais. En accord avec eux, les écologistes qui voient là une surconsommation de nourriture et d'eau pour l'élevage et la possibilité de rééquilibrer la production agricole. Mais, une volonté de protéger les animaux de l'abattoir. Il y a le non respect des règles sanitaires, soit mais aussi, semble t il, la forme industrielle? Et les plus militants vont jusqu'à dégrader les devantures de boucheries? Pour finir sur une touche optimiste, ma ville se lance dans l'écopâturage. Des chèvres et des moutons pour tondre des friches, ce qui économise une tondeuse à essence, favorise le retour d'insectes et d'oiseaux et d'une plus grande flore. 

 

 

 

 

Pour conclure, est ce la pandémie (encore du vivant) mais j'espère que nous sommes à un moment important de changement, si nous réfléchissons à ce que nous allons faire. Franck Senaud m'a demandé d'écrire et ce n'est pas facile. Je n'ai pas de solution. J'écoutais ce matin(lundi 28/12/2020) Florence Burlat sur France Culture: le hasard. Elle était critique vis à vis des philosophes de l'environnement. Plus classique (Husserlienne), elle défendait contre notre droit rationaliste, un droit plus rousseauiste fondé sur la sensibilité, sans tombé dans la sensiblerie. Je ne peux pas vous en dire plus. Rationaliste, je vais aller voir chez Rousseau ce qui peut s'y cacher. L'alternative pour notre réflexion me semble prometteuse.