Je sais des sauvages
Là-bas
Qu’on dit inoffensifs
Oubliés des latitudes modernes
Rêvant effrontément dans des hamacs
A la courbure profonde
D’arcs pour dormeurs
Dans l’amazone de leur regard
J’ai reconnu
Le vague de mes regards
Gratuits
Passés d’infini
Quand d’autres prient pour les autres
Eux rêvent pour nous
Les rêves que nous ne rêvons plus
La journée à chasser
Dans le treillis des émeraudes
Jouer avec leurs animaux
Parfaire leurs flèches
A dégrossir leurs plumages
Où se perdent les volutes savantes de leurs pipes
Agitées de quelques papillons nocturnes
Au vol monstrueux
Fiers
Contemplant leurs beaux enfants neufs
Attentifs à la jungle bruissante
Que le jeu cambre de santé
Je suis de leur race
Je suis de leur paresse
De leur fatigue pour tout travail
De leur murmure basané
Je vis de leur peau nue
Dans la douceur de leur regard
Ils chantent comme ils rêvent
Et comme ils chantent ils pourraient tuer
D’une flèche de paix perçante
Apaisante comme un ensorcellement
Mourir est un chant
Mourir est un rêve
Un chant pour rêver
Un autre pour tuer
Et toujours cette innocence
Ils ne rêvent pas
Car c’est à l’extérieur d’eux-mêmes
Qu’ils rêvent
Qu’ils me rêvent parfois
Comme je les rêve moi-même
Comme nous nous retrouvons
Inutiles
Naïfs immensément
Essentiels et purs
La conscience montée
En amazone
Entre deux mondes
Christophe YAHIA
est poète, philosophe et mauvais esprit.
J'espère qu'aucun super-héros ne traine dans le coin !?
PREFIGURATIONS est aussi une association evryenne.
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