1 AN AVEC JM ALLAIS


Jean Marc ALLAIS est dessinateur de BD.

 

Nous l'accompagnons sur toute l'année: de scénario/découpage avec le scénariste Serge PERROTIN, recherche d'éditeur, aventure SANDAWE, découpage, repérages, dessins, couleurs, parution.

Une vraie aventure en images !



6. Salons. Rencontres.

La rencontre avec les autres auteurs, les dédicaces, l'avis du lecteur.




5. Planches.

Le projet en place. Feuilletons les premières planches vues par les internautes.




4. L'idée d'un pinceau.

Comment le scénariste PERROTIN profite d'une histoire pour parler de la BD elle-même.


Mon héros dessinateur de BD était bel et bien confronté à deux mythes. Ne restait plus qu’a le plonger, ainsi que « sa » créature, dans un futur proche. Une anticipation me permettrait en effet de tuer tardivement certains auteurs de bande dessinée vivants sans froisser ni porter le mauvais œil sur leur vie réelle 

 

Il ne nous restait plus qu’a inventer le Paris de demain ; la ville de 2054 qui accueillerait notre petit théâtre de marionnettes.

 


Question à Serge Perrotin, scénariste.

 

Le projet Il Pennello (le pinceau, en italien) est né d’une double envie : celle d’écrire sur le monde de l’art - plus particulièrement sur celui de la bande dessinée - et une seconde, plus diffuse, d’aborder de façon indirecte certains grands mythes des civilisations occidentales. Car, comme le souligne le scénariste Jean Van Hamme, les mythes sont connus, parfois inconsciemment, de la plupart des lecteurs. La découverte d’une oeuvre qui y fait référence, de façon directe ou sous-jacente, est donc plus aisée. Le lecteur se retrouve alors en terrain connu et son plaisir est d’autant plus grand si ce mythe lui est cher.

Je voulais donc aborder la spécificité du 9ème art, parler de ses contraintes, des difficultés rencontrées par les dessinateurs qui rêvent d’en faire leur métier. J’ai cherché un angle original et ai pensé à un artiste médiocre, un personnage un peu falot qui userait en vain ses crayons depuis plus de vingt ans. Je me suis alors posé la question suivante : « Et si cet homme recevait en cadeau un outil, un objet, qui transcenderait son talent…. Qu’en ferait-il ? ». Des œuvres majeures bien sûr, des planches merveilleuses qui marqueraient à jamais l’histoire de la bande dessinée. Mais si cet outil était plus qu’un « élévateur » de talent. S’il permettait, au-delà de ses capacités à produire du « beau », de détruire ou donner la vie au sujet représenté sur la planche. Alors il transformerait de fait son utilisateur en un démiurge tout puissant ; l’égal d’un dieu au pouvoir de vie et de mort sur ses créatures. Le mythe du Golem était là.

Mais ce don n’allait, bien sûr, pas être offert à mon personnage sans condition. Un pacte faustien devait forcément être instauré afin de pouvoir utiliser l’artefact magique. Jusqu’où notre loser serait-il prêt à aller pour réaliser ses rêves ? Quel prix serait-il prêt à payer ?

 



3. Le lancement.

Projet en ligne recherche souscripteurs euro par euro... Et si tout était possible ?


Lorsque le site a été mis en ligne il y a eu un afflux d'internautes. Deux ou trois projets se sont détachés des autres par les montants de leurs  financements.

Il Pennello en faisait partie et a rapidement été en tête. J'ai été assez surpris dans la mesure où certains projets étaient pilotés par des auteurs connus, voire très connus.

Je me suis astreint a nourrir la partie blog du projet en postant des images, des remerciements ou des commentaires. Ceci afin de rendre vivant cette phase de financement et moins anonyme.

 

Puis il y a eu une période de calme plat qui m'a paru très longue où plus personne n'investissait.

C'est alors qu'un "édinaute" ( éditeur/internaute ) d'Il Pennello s'est manifesté. Il nous a fait part de son intention de contacter tous les édinautes du projet et de leur demander, dans la mesure de leurs moyens, de doubler ou tripler le montant de la somme qu'ils avait déjà versée.


Mathématiquement, cela équivalait à clore le budget. Lui-même s'engageant à remettre une somme importante si l'ensemble des personnes le suivait.

Cela nous a paru une action cadrant tout à fait avec un concept  communautaire où un groupe de personnes se prennent en main pour faire aboutir un projet auquel ils tiennent.

En parallèle, je me suis mis à envoyer un court message personnalisé à chaque édinaute qui investissait.

J'ai pu avoir des échanges assez sympathiques avec certains internautes. Cela a contribué, selon moi, à casser le côté impersonnel que peut prendre internet.

 

Puis les choses se sont accélérées. Devant mon écran, je voyais, sidéré, le compteur du projet augmenter de six ou sept pour cents en un quart d'heure. Serge qui était à Brisbane suivait cette évolution avec un jour de décalage. Il s'apercevait que les " nous" et les " notre projet" commençant à être employés prouvaient que le édinautes s'appropriaient Il Pennello.

Puis un vendredi soir vers 22h le financement du projet a été bouclé. Un édinautes " Dash the Clash" a surpris tout le monde en versant le complément au budget.

 

Ce fut pour moi un moment fort en émotions.

Il Pennello allait pouvoir exister et Sandawe avait poussé son premier cri de nouveau né.



2. La rencontre avec l'éditeur.

Et déjà "Une quarantaine de planches étaient terminées. Nous avions signé avec un petit label qui a fait faillite entre temps" !

Direct dans l'aventure !


A quelle étape en étiez-vous quand vous avez rencontré l'éditeur ? Comment vous a-t-il récruté/accueilli ?

Une quarantaine de planches étaient terminées. Nous avions signé avec un petit label qui a fait faillite entre temps. Nous étions donc à la recherche d'un "repreneur" pour ce projet.
Serge Perrotin qui passait alors une année en Australie avec sa famille a trouvé sur le site actuaBD une annonce indiquant qu'une nouvelle maison d'édition avec un concept original allait ouvrir ses portes début janvier 2010. C'était en septembre 2009.


Nous avons pris contact avec P.Pinchart qui s'est montré tout de suite intéressé par le projet et s'est montré très réactif, ce qui était un très bon signe pour nous.
En un minimum de temps Serge a monté un très bon dossier avec une très bonne bande annonce.
Ce qui a été confirmé cinq mois plus tard par le financement d'Il Pennello.



1.Comment tout commence


L'éditeur SANDAWE

01/11/10. Sa démarche innovante est  Ici

Sandawe ( prononcez Sandaoué ) est une toute jeune maison d’édition. Son site internet www.sandawe.com a ouvert ses portes début janvier 2010. Elle a été fondée par Patrick Pinchart, ancien rédacteur en chef de Spirou. Celui-ci a aussi dirigé le département multimédia de la maison d’édition Dupuis.

 

Sandawe fonctionne suivant un concept nouveau utilisé par des sites musicaux tels que akamusic ou mymajorcompagny, mais jamais appliqué à la bande dessinée : "le financement participatif " ou crowd funding en anglais. Elle permet à des internautes de financer des projets de bande dessinée présentés sur son site et par la suite de participer à leur suivi. Ces personnes deviennent des édinautes ( éditeurs / internautes ). Le financement se fait par achat de parts de 10 € . Chaque édinaute, à partir de 20 € investis, reçoit un exemplaire du livre réalisé sur lequel figure son nom. Il est chargé de le faire connaître autour de lui. Parallèlement Sandawe fait une mise en place classique de l’ouvrage chez des libraires à travers un distributeur. Il s’agit d’Hachette Livre, le plus important distributeur européen.

Depuis sa création trois projets ont été financés. Les budgets atteints sont de quelques dizaines de milliers d’euros chacun. Chronologiquement :

Il Pennello de JM Allais et Serge Perrotin, Maître corbaque de E411 et Zidrou et Maudit mardi de N. Vadot.

 

Le premier projet de bande dessinée à avoir jamais été financé via ce concept est Il Pennello de JM Allais et S.Perrotin validant le modèle économique de Sandawe. Il est en cours de réalisation. Maître corbaque de E411 et Zidrou étant réalisé sortira début 2011 au festival d’Angoulême. Puis logiquement, ce devrait être au tour d’Il Pennello de JM Allais et S.Perrotin puis Maudit mardi de N.Vadot.