Retour sur la création Gente Ordinaria Extraordinaria. Français au Vénézuela présentée au 6e festival Villes et toiles. Son histoire étonnante, ses histoires d'exils. Une création de de Magda FERRER et Agnès HERRERA.


 

Franck Senaud:

Comment est né votre projet au Vénézuela ?


Agnès HERRERA

Agnès Herrera:

C’était tout d’abord un projet personnel, par rapport à ma propre expérience.

 

A chaque fois que je rencontrai pour a première fois un vénézuélien, il me demandait avec étonnement pourquoi est ce que j’étais venue au Venezuela. Ayant un père vénézuélien, j’ai passé une grande partie de mes vacances d’été là bas, depuis toute petite. Pour moi le Venezuela est mon second pays, c’est naturel d’être allée m’y installer.


Mais j’ai alors voulu connaître l’histoire d’autres français, savoir pour quelle(s) raison(s) ils seraient venus, et surtout pourquoi ils seraient restés?

 

Quand j’ai parlé de ce projet à Magda, elle a voulu aller plus loin dans cette idée, en y rajoutant un texte, pour qu’il soit relié à l’image, et ne fasse qu’un. De cette manière, approfondir l’idée, présentant non pas seulement un portrait, mais l’histoire (résumée) d’une vie, qui alors devenait plus qu’ordinaire.

 

Le résultat obtenu s’assimile à une fiche biographique, non juste un portrait. Magda a choisi le nom de l’exposition : Gente Ordinaria Extraordinaria, et j’ai choisi de le laisser en espagnol, ça me paraissait avoir beaucoup plus de sens qu’en français.

On voulait montrer des individus apparemment communs, et faire connaître leur histoire pour ainsi faire ressortir le caractère unique et spécial de chaque être humain.

 

FS:

Les entretiens et les photos ont été faits le même jour ? Comment les avoir choisi et comment as-été choisi l'environnement dans lequel ils sont?

Magda FERRER

Tout dépendait.

Il y avait d’abord un premier contact par téléphone ou internet, où il se décidait d’un rendez-vous, avec l’accord du futur interviewé après lui avoir expliqué le projet. Le jour dit se faisait l’interview et normalement la photo se prenait à la fin de la rencontre. Cependant, il y eut des occasions où nous avons du programmer la photo un autre jour.

Selon l’histoire racontée, nous proposions de changer d’endroit ou de contexte. Au début nous ne faisions pas de sélection, mais peu à peu nous avons du le faire : nous n’avions que des hommes interviewés !

Les futurs interviewés étaient recommandés par contacts : amis ou personnes qui connaissaient des français, ou directement recommandés par les français déjà interviewés.

Nous voulions des personnes inconnues, non publiques ou reconnues, hommes et femmes de différentes catégories d’âge, profession et avec différentes raisons d’être venues au Venezuela.

Et ainsi avoir un éventail plus large et des histoires si différentes les unes les autres. Souvent nous n’avions aucune idée de ce qui allait nous être racontée, c’était le plus extraordinaire ! Mais plus qu’extraordinaire, cela nous a paru très émouvant et excitant.