DELAMARE. Randonner Evry. Entretien

 

Un retour et quelques trucs sur la marche urbaine et sur l'envers d'Evry avec Jérémy DELAMARE.

 

Entretien avec Aurore AMOUROUX.


Aurore Amouroux : Le parcours que tu as organisé permet de couvrir tous les quartiers de la ville, de comprendre ce qui les différencie et ainsi de pouvoir en retirer une analyse d'Evry. Quels autres parcours dans Evry sont intéressants à emprunter ?

 

Jérémy DELAMARE : Il y a surtout un parcours que j’ai particulièrement apprécié, c’est celui d’Évry Village et des bords de Seine. C’est une partie de la ville complétement en contraste avec la ville nouvelle. On ressent un côté plus paisible, une ambiance de village avec de vieux bâtiments, de grands jardins privés, un espace boisé et surtout la présence du parc du bord de Seine.

 

A.A. : Quelles belles surprises Evry réserve-t-elle au flâneur?

 

J.D. : Évry réserve aux flâneurs de nombreuses surprises comme la découverte des cœurs de quartiers, l’immersion dans les parcs comme celui des Coquibus ou Henry Fabre qui contrastent avec la densité de la ville. Mais la partie d’Évry la plus surprenante reste, pour moi, Évry village avec son histoire, ses châteaux, ses vieilles rues, son lavoir, son écluse et sa relation à la Seine.

Le lavoir d’Aguado est un arrêt que j’ai apprécié. Un peu caché, il rappelle l’histoire et surtout le côté villageois d’Évry. Ce serait même mieux s’il pouvait être mis en valeur voir remis en état.

 

 

A.A. : Contrairement à une randonnée en milieu naturel, la randonnée urbaine est soumise à différents éléments qui entravent sa fluidité. Quels sont ces principaux obstacles ?

 

 

 

J.D. : Les principaux obstacles à la randonnée urbaine restent les axes routiers et pour Évry la Rn7 est la plus importante.

 

 

 

A.A. : La notion de paysage est évidente quand on parle de la campagne ou de la montagne, elle l'est moins pour la ville. Qu'est-ce qu'un paysage urbain?

 

 

 

JD:

Il est difficile de décrire ce qu’est un paysage urbain. Cette vision varie en fonction de la sensibilité des personnes. Disons qu’il s’agit, pour moi, d’un milieu où minéral, végétal, usages et lieux de vies se mélangent et composent ce paysage urbain. C’est aussi ce qui donne l’identité d’une ville.

 

 

 

A.A. : Et quels endroits d’Evry, le promeneur doit-il avoir vus, parcourus pour saisir l’identité de la ville ? Quelles images, sons … doit-il avoir en tête pour saisir cette ville ?

 

JD: Pour comprendre l’identité d’Évry le promeneur doit passer dans chaque quartier de la ville. C’est un peu comme un caléidoscope qui compose un tout. Chaque quartier à son identité, sa couleur et forme un tout qu’est la ville d’Évry.

 

A.A. : Tu as établi une cartographie sensible suite à la randonnée urbaine que tu as faite avec des habitants d'Evry. Cette cartographie exprime les ressentis conscients du piéton dans la ville. Que ressent-il malgré lui, qu’est-ce que son corps perçoit de la ville sans même qu'il s'en rende compte ?

 

JD:

Ce ressenti reste présent et influence le piéton sans qu’il s’en rende compte ou qu’il comprenne pourquoi. Cela parce qu’il a en tête le but à atteindre (se rendre sur son lieu de travail). Il fait donc abstraction de ce qui l’entoure. Malgré tout, le milieu qui l’entoure l’influence et agit sur lui. Par exemple, le bruit va l’agresser et le fatiguer. Lorsque celui-ci va disparaître le piéton ne le percevra pas s’il n’y prête pas attention pourtant il se sentira plus serein.

 

Evry. Août 2013.