LERCH Rencontre

 

Diplômée d’un Master 1 de l’Ecole Nationale Supérieure de La Cambre (section sculpture) à Bruxelles, Gabrielle Lerch est une artiste qui interroge notre relation à l’espace, tant d’un point de vue physique que métaphysique.

 

A travers des installations vidéos et des photographies, qui fonctionnent comme des interfaces, Gabrielle Lerch donne une matérialité à des éléments impalpables, donnant ainsi l’illusion de rendre visible l’infiniment grand ou l’infiniment petit.




 

 

FS

 

Depuis quand travaillez vous ? Peut-on rapprocher votre travail de l'art numérique ?

 

GL

 

Voilà maintenant cinq ans que je me suis installée à Bruxelles pour entreprendre des études à L’ENSAV La Cambre en section sculpture. J’y ai mon atelier que je partage entre autre avec les membres du collectif La Combine que nous avons fondé et avec lequel je commence à organiser des workshops et des expositions.

 

Je ne considère pas mon travail comme appartenant à « l’art numérique » bien que j’emploie beaucoup le médium vidéo dans mes installations. J’utilise les nouvelles technologies uniquement si cela fait sens dans mon projet. Par ailleurs, je questionne dans mon travail les frontières entre le monde numérique et le monde tangible. Je m’intéresse à la manière dont les machines agissent sur notre façon communiquer les uns avec les autres.

 

 

FS

 

Vous exposez les œuvres "Constellations pixel 1" et "Séisme" comment sont-elles nées ? Quelle était votre intention ?

 

GL

 

Constellation pixel 1 me semble être la suite logique de mon travail photographique. Ce qui m’intéresse dans la photographie c’est lorsque la personne qui la regarde n’arrive pas à savoir si elle est tirée du réel ou si il s’agit d’une image produite sur ordinateur, d’une peinture ou d’un dessin. Il s’agit la plupart du temps d’objets de notre quotidien qui deviennent des portes ouvertes sur d’autres univers, insérés dans le notre.

 

Séisme : 11.03.11, 14h46 23s , 9,0 Mw est né de mes interrogations sur les vibrations et notamment de mon intérêt pour les figures "sonores" du mathématicien Chladni. En faisant des recherches je suis également tombée sur cet enregistrement du séisme de Fukushima, réalisé par hasard par un sous-marin qui collectait des sons de baleines et de dauphins... J'ai voulu recréer un cataclysme à petite échelle pour parler de ceux qui remuent nos vie et sur lequel l'Homme n'a pas d'emprise directe. C'est une pièce qui parle aussi d'empreinte, de dessin, par l'emploi du fusain. C'est un paysage qui se détruit et s'efface.

FS

 

Notre 3ème édition parle de "Relations", comment votre travail fait écho à cette idée ?

 

 

GL

 

J’interroge notre relation à l’image et à l’espace, que je rends souvent impalpable et non-figuratif. Les pièces que je présente nous évoquent quelque chose qui nous est familier mais juste pas assez pour ouvrir à un autre horizon métaphorique. Dans un second temps je parle de notre relation à l'Autre à travers nos moyens de communication, de plus en plus évanescents, et plus largement de notre lien au Cosmos, de notre place dans l’Univers.