Pour cette première chronique, je ne vais pas parler d'un film avorté en particulier comme je le ferai à l'avenir (et oui, je maîtrise parfaitement l'art du teasing), mais plutôt faire la véritable cartographie d'un auteur – il mérite cette dénomination, lui – qui doit faire parti des plus malchanceux que la terre est porté : Terry Gilliam.
La réalisation d'un film est une véritable quête digne des plus grands écrits de Sir J. R.R. Tolkien. Afin de bien apprécier le cinéma, il est important de comprendre que si mettre au monde un film (car oui, l'écriture, la réalisation et le montage d'un film relève plus de l'accouchement que du simple exercice de style) est toujours une opération délicate, réaliser un bon, voire très bon film, relève presque du miracle tant la tâche est complexe. Il est donc tout sauf étonnant que le 7ème art regorge de projets bons ou mauvais qui n'ont pas vu le jour.
Ce Britannique né aux États-Unis a certes donné naissance à des films que je considère comme de purs chefs-d’œuvre ( Brazil, Les Aventures du Baron Munschausen, L'Armée des Douze Singes, …), il a aussi du se résoudre à enterrer une multitude de projets qui avaient pourtant tout pour faire rêver un insomniaque shooté à la caféine pure.
Que ce soit pour « The Dective Detective » ou « L'homme qui tua Don Quichotte », le Sieur Gilliam connaît le véritable sens du mot guigne. En effet, ce dernier, bien que reconnu comme étant un cinéaste visionnaire, porte une réputation, pas vraiment mérité, de créateur dépassant sans cesse ses budgets. Alors, en soit, rien de grave, c'est le cas de bon nombre de grands réalisateurs. Sauf que, dans son cas, même si certains de ses films ont fait de réelles percées au Box-Office, il n'a jamais réalisé un score à 10 chiffres... Et dans un monde où un art se révèle être également une industrie, cela est très handicapant.
Mais ce problème n'est pas le seul, loin de là... Vous chercher ce qui pourrait arriver de pire à un réalisateur, Gilliam l'a eu :
La liste est beaucoup trop longue pour citer tous les problèmes qu'il a pu rencontrer et celle de ses projets enfouie l'est encore plus.
Mais il faut retenir une chose : l’œuvre de Gilliam, qu'elle est ou non vu le jour, est un véritable univers cohérent dans sa vision et son esthétique.
Et que vous aimiez ou non, on ne peut que reconnaître que dans un paysage ou 18 nanars sortent pour 1 film potable, ceci est une prouesse...
A voir de toute urgence (en plus de sa filmographie) : « Lost In La Mancha » Keith Fulton et Louis Pepe
Sébastien GRIGNON
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